viernes, 9 de mayo de 2014

CHANSONS DE TANGER

Según se lee en el colofón, este libro se terminó de imprimir el día de Navidad de 1939. La Biblioteca Nacional de Francia lo adquirió en una subasta en 1991; allí se conserva bajo la signatura RES G-YA-18. Se trata de una colección de veinte canciones de mujeres árabes traducidas por Elisabeth Chimenti y con veintiuna ilustraciones a la témpera de François-Louis Schmied. La tipografía fue realizada por Théo Schmied según la maqueta de su padre y se realizó un único ejemplar a nombre de Georges Desoubry. El texto se imprimió sobre Japón nacré y las ilustraciones se realizaron sobre un papel de algodón de color crema y alto gramaje.
La familia Schmied conserva una carta sin datar que F.-L. Schmied escribió a su hijo Théo; por ella sabemos que la idea original era realizar una edición de este libro para los bibliófilos marroquíes. Seguramente, el comienzo de la Segunda Guerra Mundial obligó a abandonar este proyecto.
No sabemos si Elisa Chimenti y François-Louis Schmied, dos europeos enamorados de la cultura islámica, llegaron a conocerse. Pero podemos imaginar que, por ejemplo, en la primavera de 1938, François-Louis visitó la casa de Elisa en Tánger. A la sombra del emparrado, las mujeres se reunían y cantaban canciones acompañándose del laúd. El tiempo pasaba como si nada terrible fuera a ocurrir en el mundo. Cantaban canciones como las que recoge este libro, canciones que hablaban del amor perdido y del amor que se espera, de las estrellas y del mar, de los montes y de las verdes riberas de los ríos, de la libertad y de la vida y de la muerte... Sorprende que Schmied, que había pintado con alegría árabe el cuerpo de la mujer, en este libro, que es de mujeres, no ha pintado una sola. Como en una adivinanza, la palabra que da la solución es la única que no se pronuncia.



 
 
Comme ont peut lire au colophon, ce livre a été achevé d´imprimer le jour de Noël 1939. La Bibliothèque Nationale de France l´a acquis aux enchères en 1991. ; il y est classé sous la référence RES G-YA-18 . Il s'agit d'une collection de vingt chansons de femmes arabes traduites par Elisabeth Chimenti qui comporte vingt-et-une illustrations à la détrempe conçues et peintes par François-Louis Schmied. La typographie a été exécutée par Théo Schmied selon la maquette de son père et un seul exemplaire a été publié, au nom de Georges Desoubry. Le texte a été imprimé sur Japon Nacré et les illustrations ont été faites sur du papier de coton de couleur crème et haut grammage.



Le fait qu'un livre si soigné soit resté un exemplaire unique relève d'un certain mystère. On peut penser que la Seconde Guerre Mondiale a bouleversé les projets de Schmied pour réaliser son tirage habituel : cent exemplaires à peu près. Mais tous les autres livres préparés avant sa mort ont été gravés, et celui ci est l'un des meilleurs de cette période.



Nous ne savons pas si Elisa Chimenti et François-Louis Schmied, deux Européens amoureux de la culture islamique se sont connus. Mais nous pouvons imaginer que, par exemple, au printemps 1938, François-Louis ait visité la maison d'Elisa à Tanger. À l'ombre de la treille, les femmes se réunissaient et chantaient des chansons en s'accompagnant du luth. Le temps passait comme si rien de terrible n'allait arriver dans le monde. Elles chantaient des chansons comme celles que reprend ce livre, des chansons qui parlaient de l'amour perdu et de l'amour attendu, des étoiles et de la mer, des montagnes et des rivages verts des rivières, de la liberté et de la vie et de la mort…

Schmied a laissé ici des illustrations remarquables : le calme préhistorique de l'oued, le ciel magnifique sur les canons, la lumière de l'aube au printemps, l'eau toujours agitée, l'atmosphère de la tombée du jour sur le cimetière, qui n'est plus seulement cela, mais qui lui rappelle un cimetière à la tombée du jour aperçu pendant l'enfance… Il est surprenant que Schmied , qui avait peint le corps de la femme avec une joie arabe , dans ce livre , qui vient des femmes , n'a pas peint une seule. Comme dans une devinette , le mot qui donne la solution est l´unique qui ne se prononce pas.

















Traducción al castellano: José V. Solana